Que peuvent bien avoir de commun Neuhaus et la coopérative Cera ? La capacité de donner aux autres ! « Nous aimons cette implication sociale et sociétale », explique Isabel Baert, channel director chez le célèbre chocolatier belge. En mars et avril, plus de 34.000 coopérateurs/sociétaires de Cera ont commandé un sachet gratuit de délicieux NougaThins Neuhaus grâce à une action dans leur magazine avantages CeraSelect. Voilà ce qu’on appelle une collaboration qui met l’eau à la bouche.
Isabel Baert : « Neuhaus et Cera ont noué un partenariat parfait. Nous partageons certaines valeurs élémentaires telles que la bienveillance et le respect d’autrui. L’une des devises de notre entreprise est “We give more than we take”. Nous mettons tout en œuvre pour faire le bonheur de nos clients et de nos collègues. Je constate cela chez Cera aussi. J’ai habité et travaillé pendant plusieurs années aux États-Unis. Quand on regarde autour de soi dans un système social individualiste de ce type, on apprend à apprécier encore plus les principes tels que la solidarité. »
Vous êtes sociétaire Cera ?
Isabel Baert : « Oui, depuis peu. Ce qui me plaît dans le fait d’être sociétaire de Cera, c’est la possibilité d’accompagner et de soutenir à la fois des projets sociétaux. J’ai souscrit via KBC Mobile, une appli que j’utilise depuis des années. En cinq minutes, tout était réglé. J’ai dû répondre à quelques questions sur moi et indiquer le nombre de parts coopératives que je souhaitais acheter. Un jeu d’enfant. »
Vous êtes channel director chez Neuhaus. En quoi consiste cette fonction ?
Isabel Baert : « Je suis responsable finale des ventes via nos différents circuits de distribution en Europe. Notre propre réseau de magasins, notre collaboration avec les indépendants qui gèrent une boutique Neuhaus, les ventes via notre site web, le business-to-business… Mes journées de travail se suivent et ne se ressemblent pas. Mes tâches sont super variées. Je recherche constamment des possibilités de développer nos ventes. Je négocie avec les acheteurs de grandes chaînes de magasins britanniques, comme Harrods et Selfridges, les conditions de notre collaboration. Je veille sur nos activités en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Espagne et aux Pays-Bas. Je m’assure aussi que les commentaires et les plaintes des clients sont traités. L’un de mes principaux objectifs consiste à aligner au mieux notre culture d’entreprise sur les souhaits et besoins du client. »
Le secteur des pralines est-il livré à une concurrence âpre ?
Isabel Baert : « Oui, mais nous ne nous laissons pas décontenancer. Nous suivons notre propre cap. Nous disposons d’atouts uniques. Toutes nos pralines sont confectionnées en Belgique, dans notre atelier de Vlezenbeek. Nous utilisons exclusivement des ingrédients, des arômes et des colorants d’origine naturelle. Nos acheteurs sélectionnent minutieusement chaque ingrédient, provenant de chez les meilleurs agriculteurs et artisans du monde entier. Tout notre chocolat est certifié UTZ, le plus vaste programme au monde pour le cacao durable. Le programme UTZ mise sur un monde dans lequel les cultivateurs peuvent appliquer les bonnes pratiques agricoles tout en ayant la possibilité de gérer leurs terres de manière rentable dans le respect de la faune et de la flore. Nous aidons ainsi les cultivateurs de cacao à engranger des revenus stables et nous savons qu’ils bénéficient de conditions de travail sûres et saines. »
Neuhaus n’est pas la seule marque belge de pralines, mais bien la première.
Isabel Baert : « C’est exact. Neuhaus est l’inventeur de la praline. Mais ce n’est pas un gage de réussite. Notre marque repose sur des valeurs sociales et sociétales telles que la durabilité et la bienveillance. Saviez-vous que Neuhaus était une pharmacie à l’origine ? Prendre soin des autres a toujours été une grande motivation pour nous. L’art de donner aux autres. Nous confectionnons nos produits avec le plus grand soin, car nous voulons uniquement donner le meilleur à nos clients. Notre passion et notre rigueur se goûtent dans nos pralines.
Faut-il considérer l’atelier Neuhaus à Vlezenbeek comme un laboratoire clinique ou plutôt comme une fabrique de goûts et de parfums magique comme dans Charlie et la Chocolaterie ?
Isabel Baert : « On se croirait dans un laboratoire, car tout est impeccable. Nous faisons partie de l’industrie agroalimentaire, qui est soumise à des règles d’hygiène très strictes. On y perçoit cependant une note romantique. La plupart des étapes de la production se font encore à la main, selon un procédé entièrement artisanal. Toutes les pralines sont d’ailleurs toujours soumises à un contrôle de qualité rigoureux avant d’être emballées dans des ballotins. Notre atelier est avant tout une infrastructure de production hautement professionnelle. Difficile de faire autrement du reste, car nous y confectionnons près de 435 millions de pralines par an. »
La crise sanitaire a-t-elle durement frappé votre entreprise ?
Isabel Baert : « Absolument. Le coronavirus a quasiment asséché deux de nos sources majeures de revenus. Les pralines belges sont très appréciées par les touristes étrangers, qui n’ont plus pu visiter notre pays depuis plus d’un an. Le Belge consomme également moins. Quand achète-t-on des fleurs ou des pralines ? Précisément quand on rend visite à des amis ou de la famille. La forte limitation des contacts sociaux a mis un terme à ces occasions et aux achats de cadeaux qui y sont associés. Avant la pandémie, nous nous portions très bien et je suis convaincue que la situation se rétablira vite. »
Ignace Van Doorselaere, le CEO de Neuhaus, vous décrit dans le journal De Tijd (2019) comme une personne « humaine, authentique et inspirante ». Selon lui, vous êtes bien partie pour atteindre le sommet.
Isabel Baert : « Cet article était consacré au plafond de verre pour les femmes. Chez Neuhaus, il n’y a pas de plafond de verre. La moitié des membres de la direction sont des femmes. En route vers le sommet ? J’ai des ambitions, mais grimper tout en haut de l’échelle n’est pas mon but. Ma carrière m’a conduite d’Allemagne aux États-Unis et à Londres. Un beau parcours. Je suis rentrée en Belgique pour des raisons familiales, mais chez Neuhaus, je me sens comme chez moi. Je trouve important de faire partie d’une entreprise en laquelle je crois et qui mise sur la qualité et la durabilité. Je veux travailler dur, à condition que cela me rende heureuse.
Vous venez de donner naissance à votre deuxième enfant. Quid de votre équilibre carrière-vie privée ?
Isabel Baert : « Il n’est effectivement pas toujours évident de combiner le travail et la famille, mais une bonne organisation peut aider. J’ai aussi la chance de pouvoir compter sur mon mari et sur la confiance de mon chef. Chaque soir, je borde George et Julian : un moment familial que je ne veux surtout pas manquer. Ce rituel du soir me prend facilement trente minutes. Je donne le biberon à mes fils en écoutant de la musique classique. Pendant une demi-heure, je ne décroche pas mon téléphone et ne réponds pas à mes e-mails. »
Avant d’arriver chez Neuhaus, vous avez travaillé pour Hugo Boss et Van de Velde. D’autres secteurs mais des fonctions comparables ?
Isabel Baert : « Après mes études de droit et de mode, je suis entrée au service d’Hugo Boss, au siège en Allemagne. Tout en bas de l’échelle, comme stagiaire. J’ai grimpé jusqu’au poste de brand manager, responsable du choix des nouvelles collections et de leur tarification. Au moment où je prévoyais de rentrer en Belgique, j’ai reçu une offre de Van de Velde (société mère des marques de prêt-à-porter Marie Jo et PrimaDonna) à Atlanta (États-Unis). Une occasion que je ne pouvais pas refuser. Je sélectionnais les collections en fonction des magasins. J’ai ensuite occupé le poste de regional manager pour les magasins Van de Velde à New York. J’y ai acquis beaucoup d’expérience en tant que people manager. J’ai aussi travaillé quelque temps à Londres, mais après avoir rencontré mon mari et eu l’envie de fonder une famille, j’ai décidé qu’il était temps pour moi de m’établir en Belgique. »
Cela n’a pas été difficile d’entamer votre carrière en Allemagne ?
Isabel Baert : « Non. J’ai passé une grande partie de mon enfance en Allemagne. J’ai appris à lire et écrire en allemand. Quand je suis arrivée dans une école belge, j’ai dû m’adapter. Je faisais des fautes en néerlandais. »
Votre père est le président de Febelfin. Vous parliez souvent de plans de carrière à table ?
Isabel Baert : « On attendait de moi que je fasse de mon mieux à l’école. Mes parents me laissaient libre dans mes choix. Ils m’ont toujours soutenue et encouragée. Lorsque après mes études de droit à Louvain j’ai voulu aller étudier la mode à Florence, cela n’a pas posé de problème. Ils sont fiers de ce que j’ai accompli. J’ai travaillé dur pour arriver où je suis, mais je suppose que j’ai aussi eu de la chance. On a toujours besoin d’un peu de chance. Pour pouvoir saisir ses chances, il faut d’abord qu’on vous offre une première chance. Toutes les entreprises ne vous la donnent pas. Un bon chef d’entreprise investit dans son personnel, prend le temps de vous former et vous offre la possibilité de faire vos preuves. Des principes que je m’efforce d’appliquer aujourd’hui dans mon travail. Donner aux collaborateurs la possibilité d’acquérir de l’expérience quand ils n’en ont pas encore. »
Les enfants deviennent souvent sociétaires, comme leurs parents. Vos enfants deviendront-ils aussi sociétaires Cera ?
Isabel Baert : « Oui, pourquoi pas ? Souscrire des parts Cera pour les enfants permet de leur constituer une épargne ainsi que de leur apprendre qu’il est important de restituer quelque chose à la collectivité. Le fait que la coopérative Cera assure des bases solides au Groupe KBC en tant qu’actionnaire majoritaire, et qu’elle offre des réductions attrayantes et des avantages uniques à ses sociétaires, constituent bien entendu des atouts de taille pour choisir d’investir dans Cera. »
Jean Neuhaus, Suisse d’origine italienne, voulait devenir médecin pour aider les gens. Étudiant en médecine à Grenoble, il échoue à deux reprises, essentiellement parce qu’il ne supportait pas la vue du sang.